André Revuz a été un des artisans de la création des IREM en France, il y a tout juste quarante ans. Fondateur de l'IREM de Paris, il en a été le premier directeur, d'abord à la faculté des sciences de Paris, puis à l'université Paris 7 qu'il avait, avec tous ses collaborateurs, choisi de rejoindre lors de sa création.

Un professeur exceptionnel

Parallèlement à son inlassable activité en faveur de l'enseignement des mathématiques à tous les niveaux, il fut pour des générations d'étudiants un professeur exceptionnel, donnant à tous à la fois le goût pour les mathématiques, l'envie de les apprendre et celle de les transmettre. Il a aussi œuvré pour le développement de la didactique des mathématiques, discipline alors naissante, et c'est certainement grâce à lui que l'équipe DIDIREM de Paris 7 joue aujourd'hui le rôle majeur qui est le sien.

Après son départ à la retraite, il était resté un infatigable militant de l'enseignement des mathématiques, n'hésitant jamais à venir encourager ceux à qui il avait transmis le flambeau. Ainsi, tout récemment encore, dans une remarquable conférence donnée pour l'IREM à Chevaleret, il avait apporté un précieux témoignage sur les intenses discussions sur l'enseignement des mathématiques qui ont marqué la deuxième moitié du vingtième siècle.

A la rencontre des lycéens

Certains d'entre nous l'ont également vu avec plaisir en mars dernier aux Grands Moulins, où il avait tenu à venir à la rencontre de classes de lycées, collèges et écoles qui avaient participé à un concours consacré aux mathématiques qu'organisaient l'IREM et l'APMEP. André Revuz voulait un enseignement des mathématiques de haute qualité pour tous les élèves, et avait prouvé que ce n'était pas une utopie. Il s'est toujours battu avec détermination pour qu'existe une formation des maîtres à la hauteur de cette exigence. Son combat est plus que jamais d'actualité. La disparition d'André Revuz est une grande perte pour notre UFR, pour notre université et pour toute la communauté de l'enseignement des mathématiques.

Guy Cousineau, président de l'université Paris Diderot, lui a rendu hommage, et nous vous signalons aussi les entretiens passionnants que Michèle Artigue avait eus avec André Revuz il y a un an.

René Cori, le 28 octobre 2008