Résumé

Le but de cette conférence est d’examiner les enjeux soulevés par l’apparition et le développement de la perspective centrale en Europe au XVème siècle.

Dans un premier temps, on définit élémentairement la notion de projection centrale et on expose les différentes constructions élaborées par les artistes et les théoriciens.
Dans ce cadre, le premier dispositif perspectif, confectionné par Filippo Brunelleschi vers 1415 à Florence, mérite un examen particulier.

On explore ensuite, à travers l’analyse d’oeuvres marquantes (La Trinité de Masaccio, La Flagellation de Piero della Francesca, Les Epoux Arnolfini de Van Eyck, jusqu’aux Ambassadeurs de Holbein), les relations curieuses qu’entretient la perspective avec des domaines très variés : esthétique de la représentation, optique, narration picturale, concept d’infini, géométrie projective...

Il s’agit d’expliquer comment la perspective, qui aurait dû rester une pure technique d’atelier, a pris valeur de modèle et a exporté ses concepts et procédures vers d’autres champs.
L’étude de la perspective peut aussi déboucher sur des activités telles que : mise en évidence de phénomènes optiques, représentation de figures ou de corps, reconstitution de l’espace fictif d’un tableau, interprétation d’oeuvres à partir de l’analyse de leur structure... D’innombrables pistes s’ouvrent lorsque l’on examine les raisons et les effets de la « douce perspective », ainsi que la nommait, vers 1450, le peintre Paolo Uccello.

Adresse

Université Paris Diderot Paris 7
175 rue du Chevaleret
75013 Paris

Intervenant

Denis Favennec

Professeur de Mathématiques Spéciales au Lycée Michel Montaigne de Bordeaux